Les Compagnons d’aujourd’hui sont bien différents des Routiers des années 30 et 50. Et pourtant, une constante permanente existe dans la branche, celle de vivre la démocratie par des rencontres dans lesquelles la branche arrête ses orientations. Des congrès Route d’hier aux Agoras d’aujourd’hui, sous des formes différentes, la continuité est frappante.
1931 : La Route regroupe 900 membres. Son premier congrès se réunit à Paris et ne regroupe que des chefs. C’est à ce moment que sont fixées les orientations de la branche Route qui débute. Le but de la Route est de faire des scouts qui vivent la loi et la promesse dans un scoutisme adapté à leur âge. La méthode est fondée sur l’amitié et l’action. Le service est l’âme de la Route. Elle a besoin d’activités originales qui aboutissent à un résultat réel et utile.
1954 : La Route regroupe 5 600 membres. Le deuxième congrès Route qui regroupe 532 chefs, routiers et aumôniers réfléchit à la place de la branche dans le mouvement et dans la société. Les sept ateliers du congrès sont notamment consacrés à la gouvernance de la branche, à la vie spirituelle et à l’ouverture au monde. Ils mettent notamment en avant l’importance de la communauté chez les routiers et posent la question de l’engagement politique du chef scout. Il est décidé d’organiser un congrès Route tous les quatre ans. La crise que va traverser la branche à partir de 1957 durant la guerre d’Algérie perturbera leur mise en œuvre.
2010 : Les Compagnons regroupent 4 000 membres. L’Agora dont le nom évoque le lieu de rassemblement et de discussion dans les villes grecques, se met en place. Elle est le laboratoire des décisions de la branche. A partir de 2014, l’Agora est organisée chaque année à la Toussaint, par une équipe pilote regroupant des représentants des années précédentes. Deux compagnons par territoire, soit 100 à 120 au total, approfondissent la thématique d’année et font entendre leur voix sur les sujets qui les concernent. L’Agora élit aussi deux représentants pour l’Agora européenne et deux porte-parole de la branche pour l’assemblée générale des Scouts et guides de France.
Par Jean-Jacques GAUTHÉ